Lac Pangong
Nous devions attendre pour le départ du treck que les chevaux soient disponibles. Comme cela faisait déjà quatre jours que nous visitions Leh, nous en avions fait le tour. Nous avons donc loué une Jeep avec chauffeur pour faire une excursion de 2 jours. Nous nous y sommes pris trop tard pour nous grouper avec d'autres personnes alors nous avons payé la totalité, m ais on était bien ainsi. Seulement tous les deux et avec de la place !
Le chauffeur est venu nous chercher à 7h du matin devant notre hôtel et nous voilà partis pour la vallée de Changthang. En route nous avo ns admiré des monastères ( Shey, Chemrey ). On les voit bien car ils sont blancs et toujours perchés au sommet d'une colline, au-dessus du village. Il y a le monastère proprement dit (un grand bâtiment rectangulaire), puis en dessous les cellules des moines (petits bâtiments carrés, plus ou moins nombreux).
Assez rapidement la route s'est transformée en piste sinueuse et chaotique. Nous montons sans cesse en zigzaguant à flanc de montagne, avec passages de ruisseaux et de rivières.
La vue est très belle sur les vallées en contrebas, avec rivières et champs. C'est la saison des moissons, avant la neige. Les paysans (beaucoup de femmes) font tout à la main : arrachage de l'orge, les tas qui sèchent, puis ramassage. Certains transportent le foin à dos d’ânes, d'autres à dos d'hommes.
Puis nous avons atteint le Chang-la (la = col), à 5360 m d'altitude. Et bien ça fait haut, il y a du vent et il fait froid. On lit de ne pas rester plus de 20 minutes à cause du mal des montagnes. Il y a un stupa avec les drapeaux de prière multicolores, comme à chaque col. C'est un peu comme des croix sur les sommets dans les Alpes.
Enfin nous parvenons à la vallée de Changthang et notre but : le Pangong tso (tso = lac) à 4250 m. Il s’étend sur 134 km et va jusqu'au Tibet. Les deux tiers de la longueur du lac sont en territoire chinois. Il atteint 5 km en son point le plus large. En hiver, le lac gèle complètement bien que son eau soit salée. Nous sommes évidemment en pleine zone militaire à cause de la frontière avec la Chine. Nous avons croisé plusieurs camps avec baraquements en tôle et point de contrôle des passeports, en montant. L'agence a dû demander un permis pour nous permettre venir ici.
Je ne suis pas bien à cause de l'altitude (mal de tête, nausée). Nous sommes montés de plus de 1800 m d'un coup au col et 1000 au lac. Je vais donc me mettre au lit et au chaud, sous la couette quelques heures. Pendant ce temps, Christophe qui ne ressent rien si ce n'est le manque de souffle, va se balader et faire des photos. Il ne fait pas beau quand il grimpe la colline au-dessus du lac. C'est sous la pluie qu'il s’arrête, construit un shorten en pierre et se pose un moment en regardant en direction du Tibet, quand un arc-en-ciel lui fait le plaisir de compléter le paysage. Superbe instant d’émotion, tel Nicolas Hulot à l'autre bout du monde (j'ai vu le film).
Quand il vient me rejoindre en fin d’après-midi, il ne pleut plus et je vais mieux, juste un peu "molle". Nous allons marcher, LENTEMENT, au bord du lac.
Il est vraiment magnifique. D'une clarté à faire pâlir un plongeur. D'ailleurs à cet instant je ne pense qu'à une chose : si je pouvais y plonger. L'eau est fraîche, le sol est recouvert de galets et de sable. Il n'a pas l'air vaseux. Je ne vois pas de poissons. Par contre à cette altitude bonjour les paliers, déjà que l'on manque d'O2 en surface.
Le lendemain il fait soleil, mais toujours frais. Après une courte balade au bord du lac, nous repartons en Jeep, avec deux passagers que nous prenons gracieusement avec nous car leur Jeep ne redémarre pas.
Au bord de la route nous nous arrêtons pour admirer différantes bêtes : vaches, troupeaux de chèvres et moutons, yaks.
Et le plus sympa ce fut les marmottes, qu'on a pu photographier et caresser à la sortie du trou (en échange d'une banane et d'un chapati quand même).
Avant l'arrivée sur Leh, nous avons longé la rivière Indus. Et le village de Shey qui était auparavant la capitale d’été du roi du Ladakh.