L’école de Stongday

Publié le par Sophie

le bâtiment principal

10 école11 Mandala  

 

un mur à Mani dans la cour d'école, les WC et le bâtiment où vivent les professeurs.15-mur-a-Mani-_-WC.JPG 13 batiment des profs

10 au 13 septembre 2009

 

25-Stongday_monastere.JPGNous faisons partie de l’association Rigzen-Zanskar, basée à Porrentruy en Suisse, à travers laquelle nous parrainons un enfant pour qu’il aille à l’école. L’école Marpaling school a été construite dans le village de Stongday, par l’association il y a neuf ans. Une fois par an, vers Noël, nous recevons une photo de l’enfant, un dessin et son bulletin de notes. L’année scolaire dure de mars à octobre. Pendant l’hiver il fait trop froid. Pour plus d’informations sur les activités de l’association il y a le site internet :  www.rigzen-zanskar.org

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Nous avions comme but d’aller visiter l’école et rencontrer notre filleul. Nous n’avons pas encore établi de contact car je n’ai jamais pris le temps à la maison de lui écrire en anglais. En plus depuis quatre ans que nous payons pour la scolarité d'un enfant, nous avons eu successivement 3 filleuls. Le premier a arrêté l’école, le deuxième avait un 1er parrain qui est revenu, et aujourd’hui nous avons un garçon de 9 ans.

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Le matin du 10 septembre, nous montons avec les écoliers, dans le bus scolaire qui va de Zangla à Stongday. Je vois enfin l’école en vrai. Nous rencontrons le proviseur. Il est nouveau, il est là depuis 3 mois. Les professeurs en sont contents ; l’un d’entre eux nous a dit que depuis son arrivée le niveau scolaire remonte car il est strict. Nous discutons avec lui de problèmes que d’anciens parents d’élèves nous ont rapportés à Zangla. Le bus est payant (en fonction des km) et les fermiers ont beaucoup de mal à le financer, surtout s’ils ont plusieurs enfants. Le proviseur en a déjà conscience. Certains parents ont du retirer leur enfant de l’école (gratuite) à cause de cela. Nous en parlerons aussi à l’association pour voir si ce ne serait pas possible de le financer par les parrains. Mais il y a beaucoup de chose à payer et il faut faire des choix.

 

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A l'école il y a un atelier bois, mis en place par un menuiser suisse. Christophe demande au proviseur s’il peu faire quelque chose d'utile pour l'école. Ce dernier lui demande une étagère pour des livres et sa télévision. Cela fait trois mois qu’il est là, mais il n’a pas encore pu s'installer convenablement. Les professeurs ont chacun une chambre de 8 m2. Il y a une cuisine collective et une salle TV (où nous avons dormi lors de notre séjour). Mais la plupart mangent dans leur chambre. On nous ouvre l'atelier. Le menuisier de l’école n'est pas là le 1er jour. C'est très bien installé. Il y a des machines (raboteuse, scie circulaire et quelques portatives), des établis et des outils sans électricité (vilebrequins, scies à main, ciseaux à bois...). Chris commence à chercher du bois et à faire son meuble. Le lendemain le menuisier était là. Ils ont pu travailler ensemble. Il y a aussi des jeunes qui viennent à l'atelier. Quand le menuisier n'est pas là ils n'ont pas le droit d'utiliser les machines. Durant notre séjour Chris a donc fabriqué le meuble pour le proviseur, une table basse, deux tables pour des ordinateurs portables et des pièces pour des fenêtres.

 

 

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La cuisine - salle à manger: Christophe, Thupten Tshering, Dachung Tsering


Nous aimerions rencontrer notre filleul, malheureusement je ne connais que son prénom : Stanzin et il doit y en avoir 18-Classe-I.JPGdix par classe, féminin et masculin. J’ai oublié à la maison la photo avec son nom de famille, son numéro d’admission et son village. Cela va prendre un peu plus de temps. Je contacte Pascal et François de l’association. Le lendemain, je finis par avoir ainsi son numéro d’admission. Malgré cela, le proviseur ne le trouve pas dans ses registres. Comme Stanzin a loupé l’année dernière (j’avais vu sur son bulletin de notes), je commence à me dire qu’il a peut-être arrêté l’école et que nous ne le savons pas. Je demande au proviseur de chercher sur le registre de l’année dernière. Il le trouve, et effectivement il a quitté l’école pour devenir moine. Je suis déçu, je voulais vraiment établir un contacte pour ensuite lui écrire régulièrement.

Le proviseur propose immédiatement une solution. Il y a 16 petits enfants qui ont commencé l’école depuis la rentrée de mars et qui n’ont pas encore officiellement de parrain. Il me dit 19-Calsse-II.JPGd’en choisir un et ensuite je préviendrai l’association pour que ce soit notre filleul. Je n’aime pas vraiment l’idée de choisir un enfant, j’aurai préfère qu’il me le désigne, mais bon, je fais comme il dit. Je vais avec un professeur dans la classe des petits. Il discute avec leur maîtresse et me désigne six enfants de fermiers de Stongday parmi les plus pauvres. J’en choisis un. En fait c’est une petite fille. Je ne le savais pas car elle a les cheveux très courts. Elle s’appelle Tseuring Youton. Elle aura 6 ans le 3 décembre.


La maîtresse de Tsering nous organise une rencontre avec la famille. Le 13 septembre en fin d’après midi, nous nous rendons chez les parents de notre filleule, avec trois professeurs qui passent le dimanche avec nous (ils n'ont pas beaucoup d'occupation en dehors de l'école). Le père est très content que nous ayons choisi sa fille. Il a un garçon qui est à 28-Tsering-Youton-et-Kunsang-Lhamo.JPGl'école Daramshala chez son oncle. 3 filles à l’école de Stongday, et une plus jeune (Kunsang Lhamo) qui devrait aller à l'école l'année prochaine. Il nous offre le thé au lait, puis le thé salé au beurre. Puis il insiste pour nous faire à manger. Sa femme nous apporte le repas, et de la bière artisanale. Notre filleule est très timide. Elle se cache, alors que sa petite sœur et la moyenne (Stanzin Jangchup) viennent nous voir. Au bout d'un moment ça va mieux. Je vais voir la mère qui cuisine et je joue un moment avec les deux fillettes. Nous leur offrons quelques petits cadeaux que nous avions apportés, puis c'est le moment de repartir car nous avons appris dans la journée que le bus pour retourner à Leh partait dans la nuit.

 

Notre filleule Tsering Youton et sa petite soeur Kunsang Lhamo

 

 

Leur maison

  26 maison filleule27 famille


Au départ nous pensions refaire un trek pour quitter la vallée du Zanskar. Mais c'est quand même cher. On préfère en faire dans une autre région plus tard. Il nous fallait donc retourner à Leh par la route, en passant par Kargil. Puis ensuite descendre sur Manali. Le problème c'est que l'hiver approche, qu'il n'y a pas de bus souvent et que la route peut être fermée à cause de la neige ou des éboulements. Nous ne voulons donc pas attendre le bus suivant dans une semaine (peut-être).

21 répétition danseLa veille le proviseur est parti avec des élèves et un bus scolaire pour Leh, pour un spectacle de danse. Mais nous l'avons appris trop tard et nous n'avions pas encore rencontré Tsering et sa famille.

 

L'intendant de l'école nous aide à trouver une voiture au village. Nous payons pour aller déjà jusqu’à Padum. C'est la ville la plus proche. De là nous trouvons le bus qui vient de Kargil et va y retourner mais il est complet. Finalement l'intendant nous met en contact avec le conducteur d’une Jeep. Elle aussi est complète, mais le responsable nous propose les places perpendiculaires à l’arrière (dans le coffre en fait, sauf qu’il y a une banquette, et la roue de secours sous les pieds). Comme nous n'avons pas vraiment envie de perdre une semaine pour attendre un autre bus, nous acceptons. Le départ se fait à 1h du matin le 14 sept. Les bagages sont mis sur le toit (puisqu'on est assis dans le coffre). Je n'ai pas pensé à mettre mon sac à dos dans la housse d'avion et il sera couvert de poussière à l'arrivée. Nous sommes très mal installés, nous aurons bien mal aux fesses à la fin du voyage qui a duré 21h. Mais les autres passagers ne sont guère mieux lotis : deux à l'avant à côté du chauffeur (c'est fait pour, mais étroit) et quatre au milieu où il n'y a que trois places. Comme vous pouvez l'imaginer, le trajet fut très long et pénible et très froid la nuit. La "route" étant en fait une piste de montagne. Nous avons quand même profité du paysage : glacier sous le ciel étoilé, les deux monts les plus hauts du coin en journée (Mont Nun et Kun à plus de 7000m), passage de cols. à 22h au lieu de 17h annoncées, nous sommes heureux de trouver un guest house à Leh. Et de demander un seau d'eau chaude pour se laver. Le Guest House a l'eau chaude, mais seulement de 8h à 15h.

 

Carte-zanskar-trajet Stongday-Leh

Publié dans Inde: Ladakh

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