Trek au Zanskar
Nous partons de Leh pour ce fameux trek. Nous nous sommes adressés à une agence qui nous avait été recommandée par l’association Rigzen-Zanskar dont nous sommes membres. C'est l'agence Adventure Travel House de Leh. Les treks sont toujours chers, surtout par rapport au niveau de vie local. Mais eux le sont un peu moins (40 € par jour et par personne, contre 70 € ailleurs) et surtout fiables. Nous avons demandé une organisation simple, sans confort inutile, mais nous avons tout de même eu le grand jeu. On aurait sûrement pu faire plus simple, mais au moins c’était bien.
Le chauffeur de l'autre jour vient nous chercher en jeep à l’hôtel le matin. Elle est pleine de matériel et avec l’équipe du trek. La route pour Lamayuru est barrée à cause d’éboulements. Nous patientons en regardant la pelle mécanique pousser les gravats.
Puis nous arrivons au village de Fangila d'où nous commencerons la marche le lendemain.
Le chauffeur et la Jeep sont troqués contre 8 bêtes (chevaux, ânes, mulets) et le horsman. Le reste de l’équipe se compose de Stanzin Chomden, le guide-cuisinier et d'un jeune homme à tout faire (vaisselle, montage des tentes).
Nous installons le camp pour la 1ère fois, ce sera ensuite la même chose tous les soirs. Il y a une grande tente cuisine en forme de maison. C'est aussi là que dorment le guide et le jeune. Le horsman part le soir dans la montagne pour nourrir les chevaux. On le voit revenir le matin avec eux.
Nous montons la tente qui nous est fournie. C'est une canadienne 2 places de bonne taille, en coton, étanche mais avec des fermetures éclair abîmées. Nous campons sur un terrain au bord de la rivière, il pleuviote.
Le matériel de cuisine est impressionnant. Ils ont 2 caisses métalliques pleines de vaisselles en inox et casseroles et deux réchauds à essence. Tous les soirs nous avons mangé comme dans un restaurant, avec 3 à 4 plats végétariens différents (légumes, riz, pomme de terre, pâtes) et dessert. On nous installe une caisse comme table, avec nappe et nous avons 2 tabourets pliants. C’est seulement après que nous ayons fini notre repas que l’équipe du trek mange. C'est un peu surprenant au début. Nous faisons attention à ne pas trop manger pour leur laisser leur part.
Christophe et moi faisons un tour dans le village pour occuper l’après-midi. Nous nous asseyons à une terrasse pour boire un thé et je sors mon ouvrage de broderie. Une petite fille très intéressée vient regarder, alors elle m'aide à tirer l'aiguille. Jusqu’à ce que sa mère la rappelle à l'ordre pour qu'elle ramène les ânes.
On essaye d'apprendre quelques mots. D'abord à compter en ladakhis jusqu’à 5. Les autres soirs nous avons appris la suite des chiffres. Puis, comme c'est toujours au moment du repas qu'on demande au guide de nouveaux mots, à la fin du trek nous savions dire chou-fleur, choux, poivron, oignons, soupe, thé, pomme de terre, aubergine, et compter jusqu’à 10.
Tous les matins ou presque, le réveil est à 6h. Le jeune vient nous réveiller en nous apportant le thé (très léger, plutôt eau parfumée aux épices). Puis une demi-heure plus tard, il apporte une bassine d’eau tiède pour se laver un peu. Ensuite on se lève pour déjeuner. Le guide nous prépare des petits déjeuner pour touristes. Eux mangent salé le matin. En général ils finissent les restes de légumes de la veille avec des chapatis. Pour nous c’est varié : chapatis ou beignets avec miel et confiture, ou porridge ou céréales, omelette. Toujours très bon et copieux.
Pour midi, le guide nous donne un pique-nique qu’il porte pour nous, mais nous devons attendre qu’il le veuille bien, et surtout de l’avoir rattrapé pour faire la pause : 1 brique de jus de fruit, 1 œuf dur, 1 pomme de terre bouille, 1 tranche de fromage plat, chapatis ou beignets, 1 fruit, 1 chocolat, 1 tranche de cake en sachet.
Parlons aussi de la marche, car vous allez croire qu’on ne fait que manger. Nous avons marché entre 3 et 8h par jour selon les étapes. Nous ne portions qu’un petit sac avec les affaires pour la journée (vêtements pour le chaud ou le froid, eau), ce qui était suffisant pour nous. Le guide marche très vite. Il nous attend aux embranchements où nous le retrouvons assis avec le pique-nique déballé. Nous marchons aussi d’un bon rythme, sauf quand ça monte trop ou à trop haute altitude. Là nous manquons de souffle. Tout au long du parcours nous passons des cols. Donc on monte et on redescend en permanence, pour passer d’une vallée à une autre.
En général on arrive en début d’après-midi au camp. La tente cuisine est déjà montée, car les chevaux, le horsman et le jeune qui partent après nous une fois le camp démonté, nous dépassent en cours de route pour arriver bien avant. Nous montons notre tente, buvons le thé avec des biscuits. Puis on a le temps de se reposer, faire la lessive, broder ou lire avant le repas de soir, vers 18h. On se couche tôt, vers 20h30.
Voici les étapes de nos 9 jours de marche :
1er septembre : Phangila à Hanupata (alt. 3840m) en 3h30 : pluvieux en fin de journée.
rivière Yapola Hanupata
2 septembre : Hanupata - Sirsir-là (4805m) - Photoksar (4050m) en 6h. Frais et brumeux, pluie.
rivière Yapola
Sirsir-là
Photoksar
3 septembre : Photoksar: pluie et neige. On ne bouge pas. C’est super le camping en hiver.
4 septembre : givre au réveil, frais mais beau, on est parti pour 2 cols : Photoksar - Bumitse-là (4200m) - Sengge-là couvert de neige (dur) 5000m - Styangs en 8h
village de Photoksar
un mur à mani Yak tondu
passage du Bumitse-là à 4200m
Et le fameux col Sengge enneigé à 5000m
5 septembre : Styangs - Kyurpa-la (3850m) - Morgon-là (4100m) - Lingshed (3700m) en 4h30.
Kyukpa-là
Morgon-là
Visite du monastère de Lingshed. J’ai assisté à la prière (punja) avec les moines qui m’ont offert le thé au beurre salé. Très belle salle de prière, couverte de fresques.
6 septembre : Lingshed - camp au pied du col suivant en 2h30. Pas trop fatigant.
Sophie devant un piège à loup
Christophe au ravitaillement dans un "hotel"
7 septembre : camp - Hanamul-là (4700m) - Nyetse - camp au pied du col suivant en 7h30.
Hanamul-là
Après le passage d'un petit pont délabré (frissons garantis), nous établissons le camp au bord de la rivière Oma Chu. Belle mais froide: j'ose une rapide baignade.
8 septembre : camp - Parfi-là (3850m) - Hanamur en 4h30.
Parfi-là
Nous voyons enfin la rivière Zanskar, à coté de la route en construction.
9 septembre : Hanumur - Pidmo - Zangla en 3h45.
Repas de midi chez le guide à Zangla. Il est fermier quand il ne fait pas de trek. Il a 6 enfants. Un film a d'ailleurs été réalisé sur leur vie. Il s'appelle "Dolma au bout du monde".
Balade au village après midi.